On n’est pas des robots : ouvrières et ouvriers de la logistique

 Grâne, éditions Créaphis, collection Foto, 2020

Que sait-on des mondes ouvriers de la logistique ? Que sait-on des gestes multiples qui font passer chaque jour des marchandises de main en main, de machine en machine ?

Ce n’est souvent qu’à l’occasion d’une grève qui vide les rayonnages d’un magasin ou, aujourd’hui, des mesures de confinement face à un virus, que nous réalisons l’importance de cette activité. La logistique consiste à organiser l’entreposage et le transport des marchandises de leur lieu de fabrication à leur lieu de consommation. Elle est présente derrière chaque étagère de supermarché ou de magasin, elle est impliquée à chaque clic validant le panier d’un achat en ligne, elle se matérialise dans les millions de colis livrés chaque jour aux portes des particuliers et des entreprises.

Si l’on peine à imaginer un tel monde qui se déploie dans les coulisses de notre vie quotidienne, c’est en partie à cause des promoteurs de cette activité (développeurs d’immobilier logistique, grandes entreprises de services et de conseil en management de la « supply chain », organismes de formation, clubs d’entreprises) qui, à travers l’image du « flux tendu » et les promesses de sa digitalisation, l’ont présentée comme un écoulement continu et autorégulé de marchandises.

Aujourd’hui, en France comme en Allemagne, les colis sont toujours soulevés à la force des bras, par des personnes qui préparent les commandes, appelées manutentionnaires, magasiniers ou pickers. Leur activité se déroule dans des entrepôts situés à proximité des grands axes autoroutiers. L’ensemble de ces emplois représente 13 % des emplois ouvriers en France, 17 % en Allemagne, soit respectivement 700 000 et 1,7 millions de personnes.

Quatre terrains de recherche en France et en Allemagne, à Marne-la-Vallée, Orléans, Dietzenbach (près de Francfort-sur-le-Main) et Kassel, ont été explorés par une équipe composée de sociologues et de photographes. Cette enquête originale a nourri deux régimes d’écriture : celui, scientifique, de l’analyse d’un milieu technique, économique et social, et celui, sensible, de la création esthétique.

Ce livre, retraçant des rencontres et des parcours, accorde une part importante et une grande attention à la parole et aux lieux de vie des ouvrières et des ouvriers qui affirment volontiers : « on n’est pas des robots ! » Rendre visible une partie de l’univers social de ces travailleuses et travailleurs, tel est le but de cet ouvrage.

direction : Cécile Cuny

photographies : Cécile Cuny, Nathalie Mohadjer, Hortense Soichet

enquête, entretiens et textes : Clément Barbier, Cécile Cuny, David Gaborieau, Nathalie Mohadjer, Nicolas Raimbault, Gwendal Simon, Hortense Soichet

Le livre en images

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Document de présentation du livre

Des comptes rendus critiques et interviews à lire dans les revues scientifiques Flux, La vie des idées, La Nouvelle Revue du Travail, les médias phototrend, La Marseillaise, sur Le blog de Fabien Ribery et à écouter sur France Culture / émission La suite dans les idées.

Le livre a reçu le prix du livre photo francophone HIP 2020, catégorie « Société »!

L’ouvrage a été présenté

 
du 17 au 19 septembre 2021
 
du 6 au 30 septembre 2021
 
le 21 mai 2021
Séminaire du Centre Pierre Naville • Université d’Evry, Evry
 
le 28 janvier 2021
Festival « Les Sciences Des Livres » 2021 (Val de Marne) • Médiathèque Boris Vian, Chevilly-Larue

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